son personnel, qui se composait d’une cinquantaine d’ouvriers, au forage des puits sur la rive du creek. Il se contenta de procéder à des grattages superficiels, et ce fut seulement vers la fin de la première campagne que les puits s’enfoncèrent dans la couche aurifère.
— Combien en avez-vous percé à cette époque ? demanda Ben Raddle.
— Quatorze, répondit le contre-maître. Chacun d’eux a un orifice de neuf pieds carrés, ainsi que vous pouvez le voir. Ils sont restés en l’état, et il suffirait d’y puiser pour reprendre l’exploitation.
— Mais, s’enquit à son tour Summy Skim, avant de creuser ces puits, quel profit avait donné le grattage du sol ? Le rendement couvrait-il les dépenses ?
— Assurément non, monsieur, avoua Lorique. Il en est ainsi sur presque tous les gisements, lorsqu’on se borne à laver le gravier et les galets aurifères.
— Vous travailliez seulement au plat et à l’écuelle ? interrogea Ben Raddle.
— Uniquement, messieurs, et il est rare que nous ayons rapporté des plats de trois dollars.
— Tandis que, dans les claims de la Bonanza, s’écria Summy Skim, on en fait, dit-on, de cinq ou six cents !
— Croyez bien que c’est l’exception, déclara le contre-maître, et que si la moyenne est d’une vingtaine de dollars on se tient pour satisfait. Quant à celle du 129 elle n’a jamais notablement dépassé un dollar.
— Piteux !.. piteux !.. insinua Summy entre ses dents.
Ben Raddle se hâta de rompre les chiens.
— Quelle profondeur ont vos puits ?
— De dix à quinze pieds. C’est suffisant pour atteindre la couche où se rencontre ordinairement la poudre d’or.
— Quelle est le plus souvent l’épaisseur de cette couche ?