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le claim 129.

sins les obtinrent de l’ancien contremaître de Josias Lacoste. Depuis le renvoi du personnel, il était resté le gardien du claim, en attendant la reprise du travail, soit pour le compte des héritiers, soit pour celui d’un acquéreur.

Ce contre-maître se nommait Lorique. Canadien d’origine française, âgé d’une quarantaine d’années, et très entendu au métier de prospecteur, il avait travaillé pendant plusieurs années aux gisements aurifères de la Californie et de la Colombie britannique, avant de venir sur le territoire du Yukon. Personne n’aurait pu fournir à Ben Raddle des données plus exactes sur l’état actuel du 129, sur les profits effectués et à en espérer, sur la valeur réelle du claim.

Tout d’abord, Lorique s’occupa de loger du mieux possible Ben Raddle et Summy Skim, qui, vraisemblablement, auraient plusieurs jours à passer au Forty Miles Creek. À un campement sous la tente, ils préférèrent une chambre des plus modestes, propre du moins, dans la maisonnette que Josias Lacoste avait fait construire pour son contre-maître et lui. Bâtie au pied des collines du Sud, au milieu d’un massif de bouleaux et de trembles, elle offrait un abri suffisant, à cette époque de l’année où les grands mauvais temps n’étaient plus à craindre.

En ce qui concerne les vivres, le contre-maître ne serait point embarrassé pour en assurer à ses nouveaux maîtres. Il existe, en effet, dans cette région comme dans tout le Klondike, des sociétés de ravitaillement. Organisées à Dawson City où elles sont approvisionnées par les yukoners du grand fleuve, elles desservent les placers, non sans y recueillir de larges bénéfices, tant en raison des prix atteints par les divers objets de consommation que du nombre des travailleurs employés dans le district.

Le lendemain de leur arrivée au Forty Miles Creek, Ben Raddle et Summy Skim, guidés par Lorique, qui leur racontait les débuts de l’exploitation, visitèrent le claim.

« M. Josias Lacoste, disait Lorique, n’employa pas d’abord