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le volcan d’or.

— Un Texien du nom de Hunter ? dit Ben Raddle.

— Précisément. Vous en avez entendu parler ?

— Dans la traversée de Vancouver à Skagway, mon cousin a été obligé d’entrer en rapport avec lui… et même un peu rudement, peut-être !

— Dans ce cas, tenez-vous sur vos gardes. C’est un individu violent et brutal. Il est doublé d’un certain Malone, de même origine, et qui ne vaut pas mieux que lui, dit-on.

— Ce Hunter, demanda Ben Raddle, est un de ceux qui ont réclamé la rectification du méridien, monsieur Walsh ?

— Oui. C’est même l’un des plus ardents.

— Quel intérêt y a-t-il ?

— Celui d’être un peu plus éloigné de la frontière, et d’échapper ainsi à la surveillance indirecte de nos agents. C’est lui qui a excité les propriétaires des gisements compris entre la rive gauche du Yukon et la frontière actuelle. Toute cette population interlope aimerait mieux dépendre de l’Alaska, beaucoup moins fortement administrée que le Dominion. Mais, je vous le répète, je doute que les Américains aient gain de cause, et ce Hunter en sera pour ses pas et démarches. Toutefois, je vous conseille de nouveau d’avoir le minimum de rapports avec votre voisin, un aventurier de la pire espèce, dont ma police a déjà dû s’occuper plus d’une fois.

— Soyez sans crainte à cet égard, monsieur le commissaire, répondit Summy Skim. Nous ne sommes pas venus au Klondike pour laver les boues du 129, mais pour le vendre. Dès que ce sera fait, nous reprendrons sans tourner la tête le chemin du Chilkoot, de Vancouver et de Montréal.

— Je vous souhaite, messieurs, un heureux voyage, répondit le commissaire, en prenant congé des deux cousins. Si je puis vous être utile, vous pouvez compter sur moi. »

Le lendemain, la carriole se remit en route. Le ciel était moins beau que la veille. Avec le vent du Nord-Ouest s’abattirent