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le volcan d’or.

— Cela dépend, répliqua M. Broll. Le claim est canadien, si la limite des deux États est bien à la place qu’on lui a jusqu’ici assignée. Il est américain, dans le cas contraire. Or, comme le syndicat, qui est canadien, ne peut exploiter que des gisements d’origine canadienne, je ne puis vous donner qu’une réponse conditionnelle.

— Ainsi, demanda Ben Raddle, il y a actuellement contestation au sujet de la frontière entre les États-Unis et la Grande-Bretagne ?

— Justement, messieurs, expliqua M. Broll.

— Je croyais, dit Ben Raddle, que l’on avait choisi un méridien, le cent quarante et unième, comme ligne de séparation.

— On l’a choisi effectivement, messieurs, et avec raison.

— Eh bien, reprit Summy Skim, je ne pense pas que les méridiens changent de place, même dans le nouveau monde. Je ne vois pas le cent quarante et unième se promener de l’Est à l’Ouest la canne à la main !

— C’est entendu, approuva M. Broll en riant de la vivacité de Summy, mais peut-être n’est-il pas exactement où on l’a tracé. Depuis deux mois, des contestations sérieuses se sont élevées à ce sujet, et il serait possible que la frontière dût être reportée un peu plus à l’Est ou un peu plus à l’Ouest.

— De quelques lieues ? demanda Ben Raddle.

— Non, de quelques centaines de mètres seulement.

— Et c’est pour ça qu’on discute ! s’écria Summy Skim.

— On a raison, monsieur, répliqua le sous-directeur. Ce qui est américain doit être américain et ce qui est canadien doit être canadien.

— Quel est celui des deux États qui a réclamé ? demanda Ben Raddle.

— Tous les deux, répondit M. Broll. L’Amérique revendique vers l’Est une bande de terrain que le Dominion revendique de son côté vers l’Ouest.