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IX

LE KLONDIKE


C’est une vaste région, baignée par les eaux de deux océans, l’Arctique et le Pacifique, cette portion du Nord-Amérique qui s’appelle l’Alaska. On ne donne pas moins de quinze cent mille kilomètres carrés à ce territoire, que l’empereur russe, autant, dit-on, par sympathie pour l’Union que par antipathie pour la Grande-Bretagne, céda aux États-Unis qui firent, ce jour-là, un pas de plus vers la réalisation intégrale de la fameuse doctrine de Monroë : Toute l’Amérique aux Américains.

En dehors des gisements aurifères, qu’elle contient, y aura-t-il grand profit à tirer de la contrée mi-canadienne, mi-alaskienne que le Yukon arrose, contrée en partie située au delà du cercle polaire, et dont le sol n’est propre à aucune culture ? C’est peu probable.

Il ne faut pas oublier, cependant, que l’Alaska, en y comprenant les îles Baranof, Amirauté, Prince-de-Galles, qui en dépendent, ainsi que l’archipel des Aléoutiennes, possède un développement littoral immense, où nombre de ports se prêtent à la relâche des navires, depuis Sitka, capitale de l’État d’Alaska, jusqu’à Saint-Michel, placé à l’embouchure du Yukon, l’un des plus grands fleuves du monde.

Le cent quarante et unième méridien a été arbitrairement choisi comme ligne de démarcation entre l’Alaska et la Puissance du Dominion. Quant à la limite méridionale, qui dévie et se recourbe de manière à envelopper les îles riveraines, elle manque peut-être de la précision désirable.