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le volcan d’or.

« Ouf ! dit Summy Skim en s’asseyant. Le plus fort est fait !

— Hum, dit Bill Stell. Comme fatigues… oui, peut-être… et encore !.. N’empêche qu’il nous reste plusieurs centaines de lieues à parcourir pour atteindre le Klondike.

— Je le sais, mon brave Bill, répondit Summy Skim, mais je pense que cette seconde partie du voyage s’effectuera sans danger ni fatigue.

— En quoi vous avez tort, monsieur Skim, répondit le Scout.

— Cependant, nous n’aurons plus qu’à nous abandonner au courant des lacs, des rivières et des fleuves.

— Il en serait ainsi si la saison d’hiver était terminée. Malheureusement la débâcle n’est pas commencée. Lorsqu’elle se produira, notre bateau sera très exposé au milieu des glaçons en dérive, et plus d’une fois nous serons obligés à des portages pénibles…

— Décidément, s’écria Summy Skim, il reste quelque chose à faire pour que le tourisme soit confortable dans cet infect pays !

— Cela viendra, affirma Ben Raddle, puisqu’il est question d’y établir un railway. Deux mille hommes vont être incessamment employés à ce travail par l’ingénieur Hawkins.

— Bon !.. bon ! s’écria Summy Skim, j’espère bien être revenu auparavant. Ne tenons donc aucun compte de ce railway hypothétique et examinons, si vous le voulez bien, notre itinéraire, tel qu’il faut le suivre actuellement.

Faisant droit à cette requête, le Scout étala une carte assez grossière de la région.

— Voici d’abord, dit-il, le lac Lindeman qui s’étend au pied du Chilkoot et que nous aurons à traverser dans toute sa longueur.

— La traversée est longue ? demanda Summy Skim.

— Non, répondit le Scout, quand sa surface est uniformément solidifiée ou lorsqu’elle est entièrement libre de glaces.

— Et ensuite ? dit Ben Raddle.

— Ensuite nous aurons un portage d’une demi-lieue pour