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IX

du lac benett à dawson-city


Le lac Benett, l’un des plus vastes de cette région, se développe sur une longueur de dix lieues du sud au nord.

Si des steamboats — il est question d’établir ce service — transportaient les émigrants jusqu’aux rapides de White Horse, si, après un portage au-delà de ces rapides, d’autres steamboats les déposaient à l’extrémité septentrionale du lac Labargue, combien de fatigues, de misères, de souffrances leur seraient épargnées avant d’atteindre la rivière Lewis qui devient le Yukon à Fort Selkirk. Il est vrai, ces transports ne pourraient s’effectuer qu’après la débâcle, lorsque lacs et rivières seraient débarrassés de cette flottille de glaçons qui continue parfois à descendre jusqu’aux derniers jours de mai. Resterait ensuite à franchir la distance à laquelle se trouve Dawson-City, et elle est longue encore puisqu’on ne l’estime pas à moins de cent vingt à cent trente lieues.

Dans tous les cas, à cette époque, le service des steamboats n’existait pas sur les lacs ni sur la Lewis. Il n’était qu’en projet, comme aussi ce chemin de fer qui doit prendre son point de départ à Skagway, et les émigrants doivent se résigner à un voyage des plus pénibles.

Évidemment, lorsque le Klondike aura été fouillé et vidé jusque dans ses extrêmes gisements, cette foule de mineurs quittera le pays pour n’y jamais revenir. Mais peut-être un demi-siècle s’écoulera-t-il avant que la pioche ait arraché la dernière pépite.

À cette station du lac Benett, l’encombrement était aussi considérable qu’au Sheep Camp de la passe du Chilkoot et à celle du lac Lindeman. Plusieurs milliers d’émigrants l’occupaient en attendant l’occasion de poursuivre leur route. De toutes parts étaient dressées des tentes, que cabanes et maisons ne tarderaient pas à remplacer, si l’exode vers le Klondike continuait pendant quelques années encore.

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