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autres, comme à plusieurs tribus sauvages du Far-West, de se guider par l’ouïe et par l’odorat plus encore que par la vue, et de reconnaître la direction à de certains indices. Or Khamis possédait cette faculté d’orientation à un degré rare ; il en avait maintes fois donné des preuves décisives. Dans une certaine mesure, le Français et l’Américain pourraient s’en rapporter à cette aptitude plutôt physique qu’intellectuelle, peu sujette à l’erreur, et sans avoir besoin de relever la position du soleil.

Quant aux autres obstacles qu’offrait la traversée de la forêt, voici ce que répondit le foreloper :

« Monsieur John, je sais que nous ne trouverons pour tout sentier qu’un sol obstrué de ronces, de bois mort, d’arbres tombés de vieillesse, enfin d’obstacles peu aisés à franchir. Mais admettez-vous qu’une si vaste forêt ne soit pas arrosée de quelques cours d’eau, lesquels ne peuvent être que des affluents de l’Oubanghi ?…

— Ne fût-ce que celui qui coule à l’est du tertre, fit observer Max Huber. Il se dirige vers la forêt, et pourquoi ne deviendrait-il pas rivière ?… Dans ce cas, un radeau que nous construirions… quelques troncs liés ensemble…

— N’allez pas si vite, cher ami, dit John