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de quitter le chariot ils eussent bourré leurs poches, ils n’avaient plus qu’une cinquantaine de coups à tirer. Mince approvisionnement, on l’avouera, surtout s’ils étaient obligés de se défendre contre les fauves ou les nomades, pendant six cents kilomètres jusqu’à la rive droite de l’Oubanghi. À partir de ce point, Khamis et ses compagnons devaient pouvoir se ravitailler sans trop de peine, soit dans les villages, soit dans les établissements des missionnaires, soit même à bord des flottilles qui descendent le grand tributaire du Congo.

Après s’être sérieusement repus de la chair d’inyala, et rafraîchis de l’eau limpide d’un ruisselet qui serpentait entre les arbres, tous trois délibérèrent sur le parti à prendre.

Et, en premier lieu, John Cort s’exprima de la sorte :

« Khamis, jusqu’ici Urdax était notre chef… Il nous a toujours trouvés prêts à suivre ses conseils, car nous avions confiance en lui… Cette confiance, vous nous l’inspirez par votre caractère et votre expérience… Dites-nous ce que vous jugez à propos de faire dans la situation où nous sommes, et notre acquiescement vous est assuré…

— Certes, ajouta Max Huber, il n’y aura jamais désaccord entre nous.

— Vous connaissez ce pays, Khamis, reprit John Cort. Depuis nombre d’années vous y