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Cet inyala devait peser de deux cent cinquante à trois cents livres. En le voyant tomber, Llanga avait couru comme un jeune chien. Mais, on l’imagine, il n’aurait pu rapporter un tel gibier, et il y eut lieu de lui venir en aide.

Le foreloper, qui avait l’habitude de ces opérations, dépeça la bête et en garda les morceaux utilisables, lesquels furent rapportés près du foyer. John Cort y jeta une brassée de bois mort, qui pétilla en quelques minutes ; puis, dès qu’un lit de charbons ardents fut formé, Khamis y déposa plusieurs tranches d’une chair appétissante.

Des conserves, des biscuits, dont la caravane possédait nombre de caisses, il ne pouvait plus être question, et, sans doute, les porteurs en avaient enlevé la plus grande partie. Très heureusement, dans les giboyeuses forêts de l’Afrique centrale, un chasseur est toujours sûr de se suffire, s’il sait se contenter de viandes rôties ou grillées.

Il est vrai, ce qui importe, c’est que les munitions ne fassent pas défaut. Or, John Cort, Max Huber, Khamis étaient munis chacun d’une carabine de précision et d’un revolver. Ces armes adroitement maniées devaient leur rendre service, mais encore fallait-il que les cartouchières fussent convenablement remplies. Or, tout compte fait, et bien qu’avant