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mais dans des conditions peu favorables, ou bien essayer, en piétons, de franchir obliquement la forêt, où les rencontres de nomades seraient moins à redouter, — route qui abrégerait le parcours, jusqu’aux frontières du Congo français ?…

Telle serait l’importante question à traiter, puis à résoudre, dès que Max Huber et John Cort se réveilleraient à l’aube prochaine.

Durant ces longues heures, Khamis était resté de garde. Aucun incident n’avait troublé le repos des dormeurs ni fait pressentir une agression nocturne. À plusieurs reprises, le foreloper, son revolver à la main, s’était éloigné d’une cinquantaine de pas, rampant entre les broussailles, lorsque se produisait aux alentours quelque bruit de nature à inquiéter sa vigilance. Ce n’étaient qu’un craquement de branche morte, le coup d’aile d’un gros oiseau à travers les ramures, le piétinement d’un ruminant autour du lieu de halte et aussi ces vagues rumeurs forestières, lorsque, sous le vent de la nuit, frissonnent les hautes frondaisons.

Dès que les deux amis rouvrirent les yeux, ils furent sur pied.

« Et les indigènes ?… demanda John Cort.

— Ils n’ont point reparu, répondit Khamis.

— N’ont-ils pas laissé des traces de leur passage ?…