il aurait atteint Max Huber, qui ne se maintenait pas sans peine près de ses compagnons.
Alors John Cort s’arrêta, se retourna, épaula sa carabine, visa un instant, fit feu et frappa, paraît-il, l’éléphant au bon endroit. La balle lui avait traversé le cœur, il tomba foudroyé.
« Coup heureux ! » murmura John Cort, et il se reprit à fuir.
Les autres animaux, arrivés peu d’instants après, entourèrent la masse étendue sur le sol. De là un répit dont le foreloper et ses compagnons allaient profiter.
Il est vrai, après avoir abattu les derniers arbres du tertre, la harde ne tarderait pas à se précipiter vers la forêt.
Aucun feu n’avait reparu ni au niveau de la plaine ni aux cimes des arbres. Tout se confondait sur le périmètre de l’obscur horizon.
Épuisés, époumonés, les fugitifs auraient-ils la force d’atteindre leur but ?…
« Hardi… hardi !… » criait Khamis.
S’il n’y avait plus qu’une centaine de pas à franchir, les éléphants n’étaient que de quarante en arrière…
Par un suprême effort — celui de l’instinct de la conservation — Khamis, Max Huber, John Cort se jetèrent entre les premiers arbres, et, à demi inanimés, tombèrent sur le sol.