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devinrent violentes. Max Huber, craignant pour Llanga, le serrait de son bras gauche, tandis qu’il se retenait du bras droit. Avant de très courts instants, ou les racines auraient cédé, ou le tronc serait brisé à sa base… Et la chute du tamarin, c’était la mort de ceux qui s’étaient réfugiés entre ses branches, l’épouvantable écrasement du Portugais Urdax !…

Sous de plus rudes et de plus fréquentes poussées, les racines cédèrent enfin, le sol se souleva, et l’arbre se coucha plutôt qu’il ne s’abattit le long du tertre.

« À la forêt… à la forêt !… » cria Khamis.

Du côté où les branches du tamarin avaient rencontré le sol, le recul des éléphants laissait le champ libre. Rapidement, le foreloper dont le cri avait été entendu, fut à terre. Les trois autres le suivirent aussitôt dans sa fuite.

Tout d’abord, acharnés contre les arbres restés debout, les animaux n’avaient pas aperçu les fugitifs. Max Huber, Llanga entre ses bras, courait aussi vite que le lui permettaient ses forces. John Cort se maintenait à son côté, prêt à prendre sa part de ce fardeau, prêt également à décharger sa carabine sur le premier de la harde qui serait à sa portée.

Le foreloper, John Cort et Max Huber avaient à peine franchi un demi-kilomètre,