ils montrent une humeur plus farouche, presque irréductible.
Pendant cette expédition, le Portugais n’avait eu qu’à se féliciter et aussi les deux amateurs de ce sport. On le répète, les pachydermes sont encore nombreux sur la terre libyenne. Les régions de l’Oubanghi offrent un habitat qu’ils recherchent, des forêts et des plaines marécageuses qu’ils affectionnent. Ils y vivent par troupes, d’ordinaire surveillées par un vieux mâle. En les attirant dans des enceintes palissadées, en leur préparant des trappes, en les attaquant lorsqu’ils étaient isolés, Urdax et ses compagnons avaient fait bonne campagne, sans accidents sinon sans dangers ni fatigues. Mais, sur cette route du retour, ne semblait-il pas que la troupe furieuse, dont les cris emplissaient l’espace, allait écraser au passage toute la caravane ?…
Si le Portugais avait eu le temps d’organiser la défensive, lorsqu’il croyait à une agression des indigènes campés au bord de la forêt, que ferait-il contre cette irruption ?… Du campement, il ne resterait bientôt plus que débris et poussière !… Toute la question se réduisait à ceci : le personnel parviendrait-il à se garer en se dispersant sur la plaine ?… Qu’on ne l’oublie point, la vitesse de l’éléphant est prodigieuse, et un cheval au galop ne saurait la dépasser.