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mascarets qui emportent les navires dans l’intérieur des terres à plusieurs kilomètres du littoral.

Toutefois, si nombreux qu’ils soient, l’espèce finira par disparaître. Comme un éléphant rapporte environ cent francs d’ivoire, on les chasse à outrance.

Chaque année, d’après les calculs de M. Foa, on n’en tue pas moins de quarante mille sur le continent africain, qui produisent sept cent cinquante mille kilogrammes d’ivoire expédiés en Angleterre. Avant un demi-siècle, il n’en restera plus un seul, bien que la durée de leur existence soit considérable. Ne serait-il pas plus sage de tirer profit de ces précieux animaux par la domestication, puisqu’un éléphant est capable de porter la charge de trente-deux hommes et de faire quatre fois plus de chemin qu’un piéton ? Et puis, étant domestiqués, ils vaudraient, comme dans l’Inde, de quinze cents à deux mille francs, au lieu des cent francs que l’on tire de leur mort.

L’éléphant d’Afrique forme, avec l’éléphant d’Asie, les deux seules espèces existantes. On a établi quelque différence entre elles. Si les premiers sont inférieurs par la taille à leurs congénères asiatiques, si leur peau est plus brune, leur front plus convexe, ils ont les oreilles plus larges, les défenses plus longues,