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taient de longs panaches de fumée jaunâtre.

« Ce sont des torches résineuses qui sont promenées sur la lisière des arbres…

— Assurément, répondit Max Huber, mais je persiste à ne pas comprendre pourquoi ces gens-là le font, s’ils ont l’intention de nous attaquer…

— Et je ne le comprends pas davantage, ajouta John Cort, s’ils n’ont pas cette intention. »

C’était inexplicable, en effet. Il est vrai, de quoi s’étonner, du moment qu’il s’agissait de ces brutes du haut Oubanghi ?…

Une demi-heure s’écoula, sans amener aucun changement dans la situation. Le campement se tenait sur ses gardes. Les regards fouillaient les sombres lointains de l’est et de l’ouest. Tandis que les feux brillaient au sud, un détachement pouvait se glisser latéralement pour attaquer la caravane grâce à l’obscurité.

En cette direction, la plaine était certainement déserte. Si profonde que fût la nuit, un parti d’agresseurs n’aurait pu surprendre le Portugais et ses compagnons, avant que ceux-ci eussent fait usage de leurs armes.

Un peu après, vers onze heures, Max Huber, se portant à quelques pas du groupe que formaient Urdax, Khamis et John Cort, dit d’une voix résolue :