Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à espérer de ces tribus de l’Oubanghi. À quel point elles sont cruelles, on ne saurait se le figurer, et les plus sauvages peuplades de l’Australie, des Salomon, des Hébrides, de la Nouvelle-Guinée, soutiendraient difficilement la comparaison avec de tels indigènes. Vers le centre de la région, ce ne sont que des villages de cannibales, et les Pères de la Mission, qui bravent la plus épouvantable des morts, ne l’ignorent pas. On serait tenté de classer ces êtres, fauves à face humaine, au rang des animaux, en cette Afrique équatoriale où la faiblesse est un crime, où la force est tout ! Et de fait, même à l’âge d’homme, combien de ces noirs ne possèdent pas les notions premières d’un enfant de cinq à six ans.

Et, ce qu’il est permis d’affirmer, — les preuves abondent, les missionnaires ont été souvent les témoins de ces affreuses scènes, — c’est que les sacrifices humains sont en usage dans le pays. On tue les esclaves sur la tombe de leurs maîtres, et les têtes, fixées à une branche pliante, sont lancées au loin dès que le couteau du féticheur les a tranchées. Entre la dixième et la seizième année, les enfants servent de nourriture dans les cérémonies d’apparat, et certains chefs ne s’alimentent que de cette jeune chair.

À ces instincts de cannibales se joint l’in-