Le canot prit le fil du courant et, au coude de la rive, Khamis et ses compagnons purent envoyer un dernier adieu à Lo-Maï et à son fils.
Les journées des 17 au 26 avril furent employées à descendre la rivière jusqu’à son confluent avec l’Oubanghi. Le courant étant très rapide, il y eut lieu d’estimer à près de trois cents kilomètres le parcours fait depuis le village de Ngala.
Le foreloper et ses compagnons se trouvaient alors à la hauteur des rapides de Zongo, à peu près à l’angle que forme le fleuve en obliquant vers le sud. Ces rapides, il eût été impossible de les franchir en canot, et, pour reprendre la navigation en aval, un portage allait devenir nécessaire. Il est vrai, l’itinéraire permettait de suivre à pied la rive gauche de l’Oubanghi dans cette partie limitrophe entre le Congo indépendant et le Congo français. Mais, à ce cheminement pénible, le canot devait être infiniment préférable. N’était-ce pas du temps gagné, de la fatigue épargnée ?…
Heureusement, Khamis put éviter cette dure opération du portage.
Au-dessous des rapides de Zongo, l’Oubanghi est navigable jusqu’à son confluent avec le Congo. Les bateaux ne sont pas rares qui font le trafic de cette région où ne man-