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En quelques secondes, le personnel de la caravane se trouva sur pied, et les esprits furent tellement saisis par la gravité de cette situation, que personne ne songea à incriminer les veilleurs pris en défaut. Il était certain que, sans Llanga, le campement eût été envahi pendant que dormaient Urdax et ses compagnons.

Inutile de mentionner que Max Huber et John Cort, se hâtant de quitter l’entre-deux des racines, avaient rejoint le Portugais et le foreloper.

Il était un peu plus de dix heures et demie. Une profonde obscurité enveloppait la plaine sur les trois quarts de son périmètre, au nord, à l’est et à l’ouest. Seul le sud s’éclairait de ces flammes falotes, jetant de vives clartés lorsqu’elles tourbillonnaient, et dont on ne comptait pas alors moins d’une cinquantaine.

« Il doit y avoir là un rassemblement d’indigènes, dit Urdax, et probablement de ces Boudjos qui fréquentent les rives du Congo et de l’Oubanghi.

— Pour sûr, ajouta Khamis, ces flammes ne se sont pas allumées toutes seules…

— Et, fit observer John Cort, il y a des bras qui les portent et les déplacent !

— Mais, dit Max Huber, ces bras doivent tenir à des épaules, ces épaules à des corps,