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vivres pour un assez long temps. Ce qu’il voulait faire dans l’est du Cameroun, on ne l’ignorait pas. Il avait formé l’invraisemblable projet de s’établir au milieu des singes afin d’étudier leur langage. Mais de quel côté il comptait se diriger, il ne l’avait confié à personne, étant très original, très maniaque et, pour employer un mot dont les Français se servent fréquemment, à demi toqué.

Les découvertes de Khamis et de ses compagnons pendant leur voyage de retour prouvaient indubitablement que le docteur avait atteint dans la forêt l’endroit où coulait le rio baptisé de son nom par Max Huber. Il avait construit un radeau et, après avoir renvoyé son escorte, s’y était embarqué avec un indigène demeuré à son service. Puis, tous deux descendirent la rivière jusqu’au marécage à l’extrémité duquel fut établie la cabane treillagée sous le couvert des arbres de la rive droite.

Là s’arrêtaient les données certaines relatives aux aventures du docteur Johausen. Quant à ce qui avait suivi, les hypothèses se changeaient maintenant en certitudes.

On se souvient que Khamis, en fouillant la cage vide alors, avait mis la main sur une petite boîte de cuivre qui renfermait un carnet de notes. Or, ces notes se réduisaient à quelques lignes tracées au crayon, à diverses