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— Et les animaux le sont aussi, mon cher John, — quelques-uns, du moins. À mon avis, la musique est un art inférieur qui s’adresse à un sens inférieur. Au contraire, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de littérature, aucun animal n’en subit le charme, et on n’a jamais vu même les plus intelligents se montrer émus devant un tableau ou à l’audition d’une tirade de poète ! »

Quoi qu’il en soit, les Wagddis se rapprochaient de l’homme, non seulement parce qu’ils ressentaient les effets de la musique, mais parce qu’ils mettaient eux-mêmes cet art en pratique.

Deux heures se passèrent ainsi, à l’extrême impatience de Max Huber. Ce qui l’enrageait, c’est que S. M. Msélo-Tala-Tala ne daignait pas se déranger pour recevoir l’hommage de ses sujets.

Cependant la fête continuait avec redoublement de cris et de danses. Les boissons provoquaient aux violences de l’ivresse, et c’était à se demander quelles scènes de désordre menaçaient de s’ensuivre, lorsque, soudain, le tumulte prit fin.

Chacun se calma, s’accroupit, s’immobilisa. Un silence absolu succéda aux bruyantes démonstrations, au fracas assourdissant des tam-tams, au sifflet suraigu des flûtes.

À ce moment, la porte de la demeure royale