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— À moins, répliqua Max Huber, que cet homme ne soit en bois ou en pierre… Si ce potentat n’est qu’une idole du genre de celles que révèrent les naturels de la Polynésie…

— Dans ce cas, mon cher Max, il ne manquerait plus rien aux habitants de Ngala de ce qui complète l’être humain… Ils auraient le droit d’être classés parmi les hommes tout autant que ces naturels dont vous parlez…

— En admettant que ceux-ci le méritent ! répondit Max Huber, d’un ton assez peu flatteur pour la race polynésienne.

— Certes, Max, puisqu’ils croient à l’existence d’une divinité quelconque, et jamais il n’est venu ni ne viendra à personne l’idée de les classer parmi les animaux, fût-ce même ceux qui occupent le premier rang dans l’animalité ! »

Grâce à la famille de Lo-Maï, Max Huber, John Cort et Llanga purent se placer de manière à tout voir.

Lorsque la foule eut laissé libre le centre de la place, les jeunes Wagddis des deux sexes se mirent en danse, tandis que les plus âgés commençaient à boire, comme les héros d’une kermesse hollandaise.

Ce que ces sylvestres absorbaient, c’étaient des boissons fermentées et pimentées tirées des gousses du tamarin. Et elles devaient être extrêmement alcooliques, car les têtes ne tar-