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« Probablement, dit John Cort, le souverain s’apprête à passer la revue de ses troupes…

— Et, s’il ne vient pas, repartit Max Huber, c’est qu’il ne se laisse jamais voir à ses fidèles sujets !… On ne se figure pas ce que l’invisibilité donne de prestige à un monarque, et peut-être celui-ci… »

S’adressant à Lo-Maï, dont il se fit comprendre par un geste :

« Msélo-Tala-Tala doit-il sortir ?… »

Signe affirmatif de Lo-Maï, qui sembla dire :

« Plus tard… plus tard…

— Peu importe, répliqua Max Huber, pourvu qu’il nous soit permis de contempler enfin sa face auguste…

— Et, en attendant, répondit John Cort, ne perdons rien de ce spectacle. »

Voici ce que tous deux furent à même d’observer alors de plus curieux :

Le centre de la place entièrement dégagé d’arbres, restait libre sur un espace d’un demi-hectare. La foule l’emplissait dans le but, sans doute, de prendre part à la fête jusqu’au moment où le souverain paraîtrait au seuil de son palais. Se prosternerait-elle alors devant lui ?… Se confondrait-elle en adorations ?…

« Après tout, fit remarquer John Cort, il n’y aurait pas à tenir compte de ces adorations au point de vue de la religiosité, car, en somme, elles ne s’adresseraient qu’à un homme…