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avait eu lieu, l’existence de ces sylvestres se fût révélée depuis longtemps, et il n’aurait pas été réservé à John Cort et à Max Huber de la découvrir.

« Mais, reprit ce dernier, pour peu que les Wagddis s’entre-tuent, mon cher John, voilà qui permettrait sans conteste de les classer parmi l’espèce humaine. »

Du reste, il était assez probable que les guerriers wagddiens ne s’abandonnaient pas à l’oisiveté et qu’ils organisaient des razzias dans le voisinage. Après des absences qui duraient deux ou trois jours, ils revenaient, quelques-uns blessés, rapportant des objets divers, ustensiles ou armes de fabrication wagddienne.

À plusieurs reprises, des tentatives furent faites par le foreloper pour sortir du village : tentatives infructueuses. Les guerriers qui gardaient l’escalier intervinrent avec une certaine violence. Une fois surtout, Khamis aurait été fort maltraité si Lo-Maï, que la scène attira, ne fût accouru à son secours.

Il y eut, d’ailleurs, forte discussion entre ce dernier et un solide gaillard qu’on nommait Raggi. Au costume de peau qu’il portait, aux armes qui pendaient à sa ceinture, aux plumes qui ornaient sa tête, il y avait lieu de croire que ce Raggi devait être le chef des guerriers. Rien qu’à son air farouche, à ses gestes im-