Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le résultat de ses remarques à ce sujet.

« Une certaine moralité, une certaine probité, ils l’ont, répondit-il. Ils distinguent assurément ce qui est bien de ce qui est mal. Ils possèdent aussi le sentiment de la propriété. Je le sais, nombre d’animaux en sont pourvus, et les chiens, entre autres, ne se laissent pas volontiers prendre ce qu’ils sont en train de manger. Dans mon opinion, les Wagddis ont la notion du tien et du mien. Je l’ai remarqué à propos de l’un d’eux qui avait dérobé quelques fruits dans une case où il venait de s’introduire.

— L’a-t-on cité en simple police ou en police correctionnelle ?… demanda Max Huber.

— Riez, cher ami, mais ce que je dis a son importance, et le voleur a été bel et bien battu par le volé, auquel ses voisins ont prêté main-forte. J’ajoute que ces primitifs se recommandent par une institution qui les rapproche de l’humanité…

— Laquelle ?…

— La famille, qui est constituée régulièrement chez eux, la vie en commun du père et de la mère, les soins donnés aux enfants, la continuité de l’affection paternelle et filiale. Ne l’avons-nous pas observé chez Lo-Maï ?… Ces Wagddis ont même des impressions qui sont d’ordre humain. Voyez notre Kollo… Est-ce qu’il ne rougit pas sous l’action d’une influence