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et peut-être aux commissures des lèvres. En outre, ces Wagddis ne se laissaient point aller à cet instinct, commun à presque tous les quadrupèdes, de flairer leur nourriture avant d’y goûter, de commencer par manger ce qui leur plaît le plus.

Voici donc en quelles conditions allaient vivre les deux amis, Llanga et le foreloper. Cette case n’était pas une prison. Ils en pourraient sortir à leur gré. Quant à quitter Ngala, nul doute qu’ils en seraient empêchés — à moins qu’ils n’eussent obtenu cette autorisation de S. M. Msélo-Tala-Tala.

Donc, nécessité, provisoirement peut-être, de ronger son frein, de se résigner à vivre au milieu de ce singulier monde sylvestre dans le village aérien.

Ces Wagddis semblaient d’ailleurs doux par nature, peu querelleurs, et — il y a lieu d’y insister — moins curieux, moins surpris de la présence de ces étrangers que ne l’eussent été les plus arriérés des sauvages de l’Afrique et de l’Australie. La vue de deux blancs et de deux indigènes congolais ne les étonnait pas autant qu’elle eût étonné un indigène de l’Afrique. Elle les laissait indifférents, et ils ne se montraient point indiscrets. Chez eux aucun symptôme de badaudisme ni de snobisme. Par exemple, en fait d’acrobatie, pour grimper dans les arbres, voltiger de branche