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voyage, qui sait ?… avait dit John Cort à son compagnon, auquel il fallait mieux que de l’imprévu, de l’extraordinaire.

Jusqu’à cette dernière étape, depuis les confins du Darfour, la caravane avait redescendu vers l’Oubanghi, après avoir franchi les gués de l’Aoukadébé et de ses multiples affluents. Ce jour-là, elle venait de s’arrêter à peu près sur le point où se croisent le vingt-deuxième méridien et le neuvième parallèle.

« Mais, maintenant, dit Urdax, nous allons suivre la direction du sud-ouest…

— Et cela est d’autant plus indiqué, répondit John Cort, que, si mes yeux ne me trompent pas, l’horizon au sud est barré par une forêt dont on ne voit l’extrême limite ni à l’est ni à l’ouest.

— Oui… immense ! répliqua le Portugais. Si nous étions obligés de la contourner par l’est, des mois s’écouleraient avant que nous l’eussions laissée en arrière !…

— Tandis que par l’ouest…

— Par l’ouest, répondit Urdax, et sans trop allonger la route, en suivant sa lisière, nous rencontrerons l’Oubanghi aux environs des rapides de Zongo.

— Est-ce que de la traverser n’abrégerait pas le voyage ?… demanda Max Huber.

— Oui… d’une quinzaine de journées de marche.