Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme des marches. Si ce n’était pas un escalier, c’était mieux qu’une échelle. Cinq ou six individus de l’escorte y grimpèrent, tandis que les autres obligeaient leurs prisonniers à suivre le même chemin, sans les brutaliser toutefois.

À mesure que l’on s’élevait, la lumière se laissait percevoir à travers les frondaisons. Entre les interstices filtraient quelques rayons de ce soleil dont Khamis et ses compagnons avaient été privés depuis qu’ils avaient quitté le cours du rio Johausen.

Max Huber aurait été de mauvaise foi s’il se fût refusé à convenir que, décidément, cela rentrait dans la catégorie des choses extraordinaires.

Lorsque l’ascension prit fin, à une centaine de pieds environ du sol, quelle fut leur surprise ! Ils voyaient se développer devant eux une plate-forme largement éclairée par la lumière du ciel. Au-dessus s’arrondissaient les cimes verdoyantes des arbres. À sa surface étaient rangées dans un certain ordre des cases de pisé jaune et de feuillage, bordant des rues. Cet ensemble formait un village établi à cette hauteur sur une étendue telle qu’on ne pouvait en apercevoir les limites.

Là allaient et venaient une foule d’indigènes de type semblable à celui du protégé de Llanga. Leur station, identique à celle de l’homme, indiquait qu’ils avaient l’habitude