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— Auquel on pourra mélanger quelques gouttes de ce rio limpide qui court à travers la plaine », observa le Portugais.

Et il montrait un cours d’eau, — affluent de l’Oubanghi, sans doute, — qui coulait à un kilomètre du tertre.

Le campement s’acheva sans retard. L’ivoire fut empilé par tas à proximité du chariot. Les attelages vaguèrent autour des tamarins. Des feux s’allumèrent çà et là avec le bois mort tombé des arbres. Le foreloper s’assura que les divers groupes ne manquaient de rien. La chair d’élan et d’antilope, fraîche ou séchée, abondait. Les chasseurs la pouvaient renouveler aisément. L’air se remplit de l’odeur des grillades, et chacun fit preuve d’un appétit formidable que justifiait cette demi-journée de marche.

Il va sans dire que les armes et les munitions étaient restées dans le chariot, — quelques caisses de cartouches, des fusils de chasse, des carabines, des revolvers, excellents engins de l’armement moderne, à la disposition du Portugais, de Khamis, de John Cort et de Max Huber, en cas d’alerte.

Le repas devait prendre fin une heure après. L’estomac apaisé, et la fatigue aidant, la caravane ne tarderait pas à être plongée dans un profond sommeil.

Toutefois, le foreloper la confia à la surveillance de quelques-uns de ses hommes, qui