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jusqu’au tertre des tamarins, les feux mouvants, l’apparition du formidable troupeau de pachydermes, la caravane attaquée, les porteurs en fuite, le chef Urdax écrasé après la chute de l’arbre, la poursuite des éléphants arrêtée sur la lisière de la grande forêt…

« Triste dénouement à une campagne si heureuse jusque-là !… conclut John Cort. Et qui sait s’il ne sera pas suivi d’un second non moins désastreux ?…

— C’est possible, mais, à mon avis, ce n’est pas probable, mon cher John…

— En effet, j’exagère peut-être…

— Certes, et cette forêt n’a pas plus de mystère que vos grands bois du Far West !… Nous n’avons pas même une attaque de Peaux-Rouges à redouter !… Ici, ni nomades, ni sédentaires, ni Chiloux, ni Denkas, ni Monbouttous, ces féroces tribus qui infestent les régions du nord-est en criant : « Viande ! viande ! » comme de parfaits anthropophages qu’ils n’ont jamais cessé d’être !… Non, et ce cours d’eau auquel nous avons donné le nom du docteur Johausen, dont j’aurais tant désiré de retrouver la trace, ce rio, tranquille et sûr, nous conduira sans fatigues à son confluent avec l’Oubanghi…

— L’Oubanghi, mon cher Max, que nous eussions également atteint en contournant la forêt, en suivant l’itinéraire de ce pauvre