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quadrumanes du continent africain, chimpanzés, orangs, gorilles, mandrilles, babouins et autres, cela ne faisait pas doute dans l’esprit de Max Huber et de John Cort. Ils n’avaient même guère songé à le regarder de plus près, à lui accorder une attention particulière. Cela ne les intéressait pas autrement. Llanga l’avait sauvé, il désirait le garder, comme on garde un pauvre chien recueilli par pitié, soit ! Qu’il s’en fît un compagnon, rien de mieux, et cela témoignait de son bon cœur. Après tout, puisque les deux amis avaient adopté le jeune indigène, il était bien permis à celui-ci d’adopter un petit singe. Vraisemblablement, dès qu’il trouverait l’occasion de filer sous bois, ce dernier abandonnerait son sauveur avec cette ingratitude dont les hommes n’ont point le monopole.

Il est vrai, si Llanga était venu dire à John Cort, à Max Huber, même à Khamis : « Il parle, ce singe !… Il a répété trois ou quatre fois le mot « ngora », peut-être leur attention eût-elle été éveillée, leur curiosité aussi !… Peut-être l’eussent-ils examiné avec plus de soin, ce petit animal !… Peut-être auraient-ils découvert en lui quelque échantillon d’une race inconnue jusqu’alors, celle des quadrumanes parlants ?…

Mais Llanga se tut, craignant de s’être trompé, d’avoir mal entendu. Il se promit