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dérivait avec les nombreux débris à la surface du rio.

De telles réflexions, il ne faudrait pas s’imaginer que Llanga les eût faites ou fût capable de les faire. Ce tronc, il ne l’aurait pas plus remarqué que les autres épaves animées du même mouvement, si son attention, n’eût été attirée d’une façon toute spéciale.

En effet, dans l’interstice des branches, Llanga crut apercevoir une créature vivante, qui faisait des gestes comme pour appeler au secours. Au milieu de la demi-obscurité, il ne put distinguer l’être en question. Était-il d’origine animale ?…

Très indécis, il allait appeler Max Huber et John Cort, lorsque se produisit un nouvel incident.

Le tronc n’était plus qu’à une quarantaine de mètres, en obliquant vers la crique, où était accosté le radeau.

À cet instant, un cri retentit, — un cri singulier, ou plutôt une sorte d’appel désespéré, comme si quelque être humain eût demande aide et assistance. Puis, alors que le tronc passait devant la crique, cet être se précipita dans le courant avec l’évidente intention de gagner la berge.

Llanga crut reconnaître un enfant, d’une taille inférieure à la sienne. Cet enfant avait dû se trouver sur l’arbre au moment de sa