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donc de vingt à trente jours à franchir les quatre cents kilomètres qui séparaient le foreloper et ses compagnons de l’Oubanghi. Si c’était à peu près la moyenne obtenue par la marche sous bois, le cheminement s’effectuerait presque sans fatigues.

Quant aux obstacles qui pourraient barrer le cours du rio Johausen, on ne savait à quoi s’en tenir. Ce qui fut constaté au début, c’est que la rivière était profonde et sinueuse. Il y aurait lieu d’en surveiller attentivement le cours. Si des chutes ou des rapides l’embarrassaient, le foreloper agirait suivant les circonstances.

Jusqu’à la halte de midi, la navigation s’opéra aisément. En manœuvrant, on évita les remous aux pointes des berges. Le radeau ne toucha pas une seule fois, grâce a l’adresse de Khamis qui rectifiait la direction d’un bras vigoureux.

John Cort, posté à l’avant, sa carabine près de lui, observait les berges dans un intérêt purement cynégétique. Il songeait à renouveler les provisions. Que quelque gibier de poil ou de plume arrivât à sa portée, il serait facilement abattu. Ce fut même ce qui survint vers neuf heures et demie. Une balle tua raide un waterbuck, espèce d’antilope qui fréquente le bord des rivières.

« Un beau coup ! dit Max Huber.