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qui lui fut accordée sans rétribution. Enfin, le 18 juin, abandonnant définitivement la mission, il regagna l’Angleterre et revint en Amérique, rapportant pour unique souvenir de son voyage deux petits chimpanzés qui s’obstinèrent à ne point causer avec lui.

Voilà quel résultat avait obtenu M. Garner. Au total, ce qui ne paraissait que trop certain, c’est que le patois des singes, s’il existait, restait encore à découvrir, ainsi que les fonctions respectives qui jouaient un rôle dans la formation de leur langage.

Assurément, le professeur soutenait qu’il avait surpris divers signes vocaux ayant une signification précise, tels : « whouw », nourriture ; « cheny », boisson ; « iegk », prends garde, et autres relevés avec soin. Plus tard même, à la suite d’expériences faites au Jardin zoologique de Washington, et grâce à l’emploi du phonographe, il affirmait avoir noté un mot générique se rapportant à tout ce qui se mange et à tout ce qui se boit ; un autre pour l’usage de la main ; un autre pour la supputation du temps. Bref, selon lui, cette langue se composait de huit ou neuf sons principaux, modifiés par trente ou trente-cinq modulations, dont il donnait même la tonalité musicale, l’articulation se faisant presque toujours en la dièse. Pour conclure, et d’après son opinion, en conformité de la doctrine darwi-