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articles répandus dans le Hayser’s Weekly, de New York, le livre publié et lancé en Angleterre, en Allemagne, en France, en Amérique, ne pouvaient être oubliés des habitants du Congo et du Cameroun, — particulièrement de John Cort et de Max Huber.

« Lui, enfin, s’écria l’un, lui, dont on n’avait plus aucune nouvelle…

— Et dont on n’en aura jamais, puisqu’il n’est pas là pour nous en donner !… » s’écria l’autre.

Lui, pour le Français et l’Américain, c’était le docteur Johausen. Mais, devançant le docteur, voici ce qu’avait fait M. Garner. Ce n’est pas ce Yankee qui aurait pu dire ce que Jean-Jacques Rousseau dit de lui-même au début des Confessions : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et qui n’aura point d’imitateurs. » M. Garner devait en avoir un.

Avant de partir pour le continent noir, le professeur Garner s’était déjà mis en rapport avec le monde des singes, — le monde apprivoisé, s’entend. De ses longues et minutieuses remarques il retira la conviction que ces quadrumanes parlaient, qu’ils se comprenaient, qu’ils employaient le langage articulé, qu’ils se servaient de certain mot pour exprimer le besoin de manger, de certain autre pour exprimer le besoin de boire. À l’intérieur du Jardin zoologique de Washington, M. Garner