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sous lesquels ils cheminaient depuis cinq jours.

John Cort et Max Huber ne cachèrent point leur bonne humeur. Cette rivière allait les transporter sans fatigue, sur un parcours de quatre cents kilomètres environ, jusqu’à son embouchure sur l’Oubanghi, dont elle devait être tributaire. Ainsi seraient franchis les trois derniers quarts du trajet dans des conditions plus favorables.

Ce calcul fut établi avec une suffisante exactitude par John Cort, d’après les relèvements que lui fournit le foreloper.

Leur regard se porta alors vers la droite et vers la gauche, c’est-à-dire au nord et au sud.

En amont, le cours d’eau, qui s’étendait presque en ligne directe, disparaissait, à un kilomètre, sous le fouillis des arbres.

En aval, la verdure se massait à une distance plus rapprochée de cinq cents mètres, où la rivière faisait un coude brusque au sud-est. C’est à partir de ce coude que la forêt reprenait son épaisseur normale.

À vrai dire, c’était une large clairière marécageuse qui occupait cette portion de la rive droite. Sur la berge opposée, les arbres se pressaient en rangs serrés. Une futaie très dense s’étageait à la surface d’un terrain assez mouvementé, et ses cimes, éclairées par le