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Pendant le reste de l’étape, la marche s’effectua sur un terrain difficile, embarrassé de ces phanérogames innombrables dont un climat humide et chaud favorise le développement. Les arbres, plus espacés, étaient moins tendus de lianes.

Max Huber et John Cort ne pouvaient méconnaître les changements que présentait cette partie de la forêt en s’étendant vers le sud-ouest.

Mais, en dépit des pronostics de Khamis, le regard, en cette direction, ne saisissait encore aucun miroitement d’eau courante.

Toutefois, en même temps que s’accusait la pente du sol, les fondrières devenaient plus nombreuses. Il fallait une extrême attention pour ne point s’y enliser. Et puis, à s’en retirer, on ne le ferait pas sans piqûres.

Des milliers de sangsues fourmillaient dans les trous et, à leur surface, couraient des myriapodes gigantesques, répugnants articulés de couleur noirâtre, aux pattes rouges, bien faits pour provoquer un insurmontable dégoût.

En revanche, quel régal pour les yeux, ces innombrables papillons aux teintes chatoyantes, ces gracieuses libellules dont tant d’écureuils, de civettes, de bengalis, de veuves, de genettes, de martins-pêcheurs, qui se montraient sur le bord des flaques, devaient faire une consommation prodigieuse !