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— Et pourquoi ?…

— Parce que mieux vaut avoir affaire aux chauves-souris qu’aux moustiques, et ceux-ci nous ont épargnés jusqu’ici.

— Ce qui serait le mieux, Khamis, ce serait d’éviter les uns comme les autres…

— Les moustiques… nous ne les éviterons pas, monsieur Max…

— Et quand devons-nous être dévorés par ces abominables insectes ?…

— Aux approches d’un rio…

— Un rio !… s’écria Max Huber. Mais, après avoir cru au rio, Khamis, il ne m’est plus possible d’y croire !

— Vous avez tort, monsieur Max, et peut-être n’est-il guère éloigné !… »

Le foreloper, en effet, avait déjà remarqué quelques modifications dans la nature du sol, et, dès trois heures de l’après-midi, son observation tendit à se confirmer. Ce quartier de la forêt devenait sensiblement marécageux.

Çà et là se creusaient des flaques hérissées d’herbes aquatiques. On put même abattre des gaugas, sortes de canards sauvages dont la présence indiquait la proximité d’un cours d’eau. Également, à mesure que le soleil déclinait à l’horizon, le coassement des grenouilles se faisait entendre.

« Ou je me trompe fort… ou le pays des moustiques n’est pas loin… », dit le foreloper.