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seilla Khamis, ou tout au moins nous cacher sur le passage de ces malfaisantes bêtes… Peut-être ne nous apercevront-elles pas ?… Néanmoins, soyons prêts à tirer, si nous sommes découverts, car elles fonceront sur nous. »

Les carabines furent visitées, les cartouches disposées de manière à être renouvelées rapidement. Puis, s’élançant hors du sentier, tous quatre disparurent derrière les épaisses broussailles qui le bordaient à droite.

Cinq minutes après, les mugissements s’étant accrus, apparurent les monstrueux pachydermes, de l’espèce ketloa, presque dépourvus de poils. Ils filaient grand trot, la tête haute, la queue enroulée sur leur croupe.

C’étaient des animaux longs de près de quatre mètres, oreilles droites, jambes courtes et torses, museau tronqué armé d’une seule corne, capable de formidables coups. Et telle est la dureté de leurs mâchoires qu’ils broient impunément des cactus aux rudes piquants comme les ânes mangent des chardons.

Le couple fit brusquement halte. Khamis et les autres ne doutaient pas qu’ils ne fussent dépistés.

L’un des rhinocéros — un monstre à peau rugueuse et sèche — s’approcha des broussailles.

Max Huber le mit en joue.