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fût le seul être vivant au sein de ce monde végétal ?…

Monde végétal, c’était bien ce que son imagination faisait de cette grande forêt de l’Oubanghi !

« Et, pensait-il, si l’on veut pénétrer les derniers secrets du globe, faut-il donc aller jusqu’aux extrémités de son axe, pour découvrir ses derniers mystères ?… Pourquoi, au prix d’effroyables dangers et avec la certitude de rencontrer des obstacles peut-être infranchissables, pourquoi tenter la conquête des deux pôles ?… Qu’en résulterait-il ?… La solution de quelques problèmes de météorologie, d’électricité, de magnétisme terrestre !… Cela vaut-il que l’on ajoute tant de noms aux nécrologies des contrées australes et boréales ?… Est-ce qu’il ne serait pas plus utile, plus curieux, au lieu de courir les mers arctiques et antarctiques, de fouiller les aires infinies de ces forêts et de vaincre leur farouche impénétrabilité ?… Comment ! il en existe de telles en Amérique, en Asie, en Afrique, et aucun pionnier n’a eu jusqu’ici la pensée d’en faire son champ de découvertes, ni le courage de se lancer à travers cet inconnu ? Personne n’a encore arraché à ces arbres le mot de leur énigme comme les anciens aux vieux chênes de Dodone ?… Et n’avaient-ils pas eu raison, les mythologistes,