Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Max Huber pestait contre les buissons nains qui hérissaient le sol, John Cort ne se lassait pas d’admirer ces tapis verdoyants de haute lisse, où se multipliaient le phrynium et les aniômes, les fougères de vingt sortes qu’il fallait écarter. Et quelle variété d’arbres, les uns de bois dur, les autres de bois mou ! Ceux-ci, ainsi que le fait remarquer Stanley, — Voyage dans les ténèbres de l’Afrique, — remplacent le pin et le sapin des zones hyperboréennes. Rien qu’avec leurs larges feuilles, les indigènes se construisent des cabanes pour une halte de quelques jours. En outre, la forêt possédait encore en grand nombre des teks, des acajous, des cœurs-verts, des arbres de fer, des campêches de nature imputrescible, des copals de venue superbe, des manguiers arborescents, des sycomores qui pouvaient rivaliser avec les plus beaux de l’Afrique orientale, des orangers à l’état sauvage, des figuiers dont le tronc était blanc comme s’il eût été chaulé, des mpafous colossaux et autres arbres de toutes espèces.

En réalité, ces multiples produits du règne végétal ne sont pas assez pressés pour nuire au développement de leur ramure sous l’influence d’un climat à la fois chaud et humide. Il y aurait eu passage même pour les chariots d’une caravane, si des câbles, mesurant jusqu’à un pied d’épaisseur, n’eussent été tendus