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le testament.

des blés, des farines, du pétrole, des chemins de fer, du cuivre, de l’argent et de l’or ! En tout cas, celui ou ceux des « Six » auxquels cette fortune échoirait en tout ou partie sauraient s’en contenter, n’est-ce pas ?… Mais dans quelle condition leur serait-elle attribuée ?…

C’est à cette question que répondait le testament par les lignes suivantes :

« Au Noble Jeu de l’Oie, on le sait, le gagnant est celui qui arrive le premier à la soixante-troisième case. Or, cette case n’est définitivement acquise que si le nombre des points fournis par le dernier coup de dés y aboutit juste. En effet, s’il le dépasse, le joueur est forcé de revenir en arrière en comptant autant de points qu’il en aura obtenus en trop. Donc, après s’être conformé à ces règles, l’héritier de toute ma fortune sera celui des partenaires qui prendra possession de la soixante-troisième case, autrement dit le soixante-troisième État, qui est celui de l’Illinois. »

Ainsi un seul gagnant… le premier arrivé !… Rien à ses compagnons de voyage, après tant de fatigues, tant d’émotions, tant de dépenses…

Erreur, le second devait être dédommagé et remboursé dans une certaine mesure.

« Le second, disait le testament, c’est-à-dire celui qui, à la fin de la partie, sera le plus rapproché de la soixante-troisième case, recevra la somme produite par le versement des primes de mille dollars que les hasards du jeu peuvent porter à un chiffre considérable et dont il saura faire bon et profitable usage. »

Cette clause ne fut ni bien ni mal acceptée par l’assistance. Telle quelle, il n’y avait pas à la discuter.

Puis William. J. Hypperbone ajoutait :

« Si, pour une raison ou une autre, un ou plusieurs des partenaires se retiraient avant la fin de la partie, elle continuerait d’être jouée par celui ou ceux qui seraient restés en lutte. Et, dans le cas où tous l’auraient abandonnée, mon héritage serait dévolu à la ville