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dernière excentricité.

à miss Wag, qui fût certainement arrivée première, lui déclara que, le voulût-elle ou ne le voulût-elle pas, que cela convînt ou non à son mari, il venait de déposer un nouveau testament chez maître Tornbrock. Et il aurait son entier et plein effet, — celui-là, — par lequel il faisait de sa fortune deux parts, dont l’une était attribuée à Lissy Wag.

Inutile d’insister sur ce qui fut répondu à cet homme aussi généreux qu’original. Et, du coup, voilà Tommy assuré d’être acheté par son maître à un prix convenable !

Restait Jovita Foley. Eh bien, cette vive, démonstrative et excellente personne ne ressentit aucune jalousie de tout ce qui survenait d’heureux à sa chère compagne. Et quel bonheur pour son amie d’épouser celui dont elle était adorée, trouver dans M. William J. Hypperbone un tel oncle à héritage ! Quant à elle, après la noce, elle irait reprendre sa place de première vendeuse dans la maison de M. Marshall Field.

Le mariage fut célébré le lendemain, on peut dire en présence de toute la métropole. Le gouverneur John Hamilton et William J. Hypperbone voulurent assister les jeunes époux dans cette cérémonie magnifique.

Puis, lorsque les mariés et leurs amis furent de retour chez Mme Réal, voici que William J. Hypperbone, s’adressant à Jovita Foley, charmante en demoiselle d’honneur, dit :

« Miss Foley… j’ai cinquante ans…

— Vous vous vantez, monsieur Hypperbone, répondit celle-ci, en riant… comme elle savait rire.

— Non… j’ai cinquante ans, — ne dérangez pas mes calculs, — et vous en avez vingt-cinq…

— Vingt-cinq, en effet.

— Or, si je n’ai pas oublié les premiers éléments de l’arithmétique, vingt-cinq est la moitié de cinquante… »

Où voulait en venir ce gentleman, non moins énigmatique que mathématicien ?…