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le testament d’un excentrique

de sa poche la note relative aux funérailles, il en lut les dernières lignes ainsi conçues :


« Ma volonté est que mon tombeau reste ouvert pendant douze jours encore, et que, ce délai écoulé, dans la matinée du dit douzième jour, les six personnes désignées par le sort qui ont suivi mes funérailles viennent déposer leurs cartes de visite sur mon cercueil. Alors, la pierre tombale sera mise en place, et maître Tornbrock viendra, le dit jour, à midi sonnant, dans la salle de l’Auditorium, donner lecture de mon testament qui est entre ses mains. »

« WILLIAM J. HYPPERBONE. »


Décidément, c’était un original, le défunt, et qui sait si cette originalité posthume serait la dernière ?…

L’assistance se retira, et le gardien du cimetière referma les portes du monument, puis celle de la grille.

Il était près de huit heures. Le temps n’avait pas cessé de se tenir au beau. Il semblait même que la sérénité du ciel fût plus complète encore au milieu des primes ombres du soir. D’innombrables étoiles scintillaient au firmament, ajoutant leur douce clarté à celle des lampadaires qui brillaient autour du mausolée.

La foule s’écoula lentement par les diverses issues du cimetière, désireuse de repos à la fin d’une si fatigante journée. Pendant quelques instants, un tumultueux bruit de pas troubla les rues avoisinantes, et la tranquillité régna enfin dans ce lointain quartier d’Oakswoods.