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le testament d’un excentrique.

— Sans doute… sans doute… reprit Jovita Foley. D’ailleurs, ne vous désespérez pas, monsieur Réal !… Ce qui nous arrive peut aussi vous arriver !… Certes, cela eût été bien préférable si d’autres que vous avaient été envoyés en prison, ce Tom Crabbe, ce commodore Urrican, cet Hermann Titbury !… Nous eussions accueilli avec plus de plaisir leur visite… que la vôtre… c’est-à-dire… je me comprends… Enfin… ils viendront peut-être vous délivrer…

— C’est possible, miss Foley, répliqua Max Réal, mais il ne faut pas trop y compter. Croyez, au surplus, que j’accepte ce contretemps avec grande philosophie… En ce qui concerne la partie, je n’ai jamais cru que je gagnerais…

— Ni moi, monsieur Réal, se hâta de dire Lissy Wag.

— Mais si… mais si… affirma Jovita Foley, ou, du moins, je l’ai cru pour elle !…

— Et je l’espère encore, miss Wag, ajouta le jeune homme.

— Et moi, je veux l’espérer pour vous, monsieur Réal… répondit la jeune fille.

— Voyons… voyons… reprit Jovita Foley, vous ne pouvez pas gagner tous les deux…

— C’est impossible, en effet, dit en riant Max Réal. Il ne peut y avoir qu’un gagnant…

— Allons donc ! s’écria Jovita Foley, de plus en plus emballée. Si Lissy gagne… elle aura les millions… et si vous arrivez second… vous aurez le produit des primes…

— Comme tu arranges les choses, ma pauvre Jovita ! observa Lissy Wag.

— Attendons, dit alors Max Réal, et laissons faire le sort !… Puisse-t-il vous être favorable, miss Wag… »

Et, vraiment, il la trouvait de plus en plus charmante, cette jeune fille !… Cela se voyait d’une façon trop claire… Et Jovita Foley, qui n’était point sotte assurément, de se dire en aparté :

« Tiens… tiens… et pourquoi pas ?… Voilà ce qui simplifierait