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le testament d’un excentrique.

« Et pourtant, je ne le plaindrai pas !… déclara Max Réal. Non ! ce couple de ladres n’est point intéressant, et je regrette qu’il n’ait pas eu quelque forte prime à tirer de son sac…

— Mais n’oublie pas qu’il a dû verser une amende à Calais, fit observer Mme Réal.

— Tant mieux, et il ne l’aura pas volé, ce tondeur de chrétiens ! Aussi, ce que je lui souhaite, c’est d’amener encore le minimum de points, un et un !… Tiens ça le conduirait au Niagara, et le péage du pont lui coûterait mille dollars !

— Tu es cruel pour ces Titbury, Max…

— D’abominables gens, mère, qui se sont enrichis par l’usure et ne méritent aucune pitié !… Il ne manquerait plus que le sort les fît hériter de ce généreux Hypperbone…

— Tout est possible, répondit Mme Réal.

— Mais, dis-moi, je n’aperçois pas le pavillon du fameux Hodge Urrican…

— Le pavillon orangé ?… Non, il ne flotte plus nulle part, depuis que la mauvaise fortune a envoyé le commodore mettre le pied dans la Vallée de la Mort, d’où il va revenir à Chicago afin de recommencer la partie.

— Dur pour un officier de marine d’amener son pavillon ! s’écria Max Réal. À quelle crise de colère il a dû s’abandonner, et comme elle a dû faire trembler sa coque depuis la quille jusqu’à la pomme des mâts !

— C’est probable, Max.

— Et l’X K Z, quand doit-on tirer pour lui ?…

— Dans neuf jours.

— C’est tout de même une singulière idée qu’a eue le défunt de taire le nom de ce dernier des Sept ! »

À présent Max Réal était au courant de la situation. Après ce coup de dés qui l’expédiait en Virginie, il savait qu’il occupait le troisième rang, devancé par Tom Crabbe en tête, et par X K Z, pour lesquels, il est vrai, le troisième tirage n’avait pas encore été effectué.