Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/354

Cette page a été validée par deux contributeurs.
335
à la maison de south halstedt stret.

entretient la maison dans laquelle Washington passa une partie de son existence et mourut en 1799.

En tout cas, si le partenaire de la dernière heure était déjà arrivé dans la capitale de l’Union, aucun journal n’y avait signalé sa présence.

« Et ce pavillon jaune ?… demanda Max Réal, en montrant celui qui était planté au milieu de la trente-huitième case.

— C’est le pavillon de Lissy Wag, mon cher enfant. »

Oui, ce pavillon flottait toujours sur la case du Kentucky, car, à cette date du 1er juin, le funeste coup, qui envoyait Lissy Wag dans la prison du Missouri, n’avait pas encore été tiré.

« Ah ! la charmante jeune fille ! s’écria Max Réal. Je la vois toute gênée, toute rougissante aux obsèques de William Hypperbone, puis sur l’estrade de l’Auditorium !… À coup sûr, si je l’eusse rencontrée en route, je lui aurais renouvelé mes vœux pour son succès final…

— Et le tien, Max ?…

— Le mien aussi, mère !… Tous les deux gagnant la partie !… On partagerait !… Hein !… Serait-ce assez réussi !…

— Est-ce que cela se peut ?…

— Non, cela ne se peut pas… mais il arrive en ce bas monde des choses si extraordinaires…

— Tu sais, Max, on a bien cru que Lissy Wag n’aurait pas pu partir…

— En effet, la pauvre fille a été malade et il y en avait plus d’un parmi les « Sept » qui s’en réjouissait !… Oh ! pas moi, mère, pas moi !… Heureusement, elle avait une amie qui l’a bien soignée et bien guérie… cette Jovita Foley… aussi résolue dans son genre que le commodore Urrican ! — Et, quand se fera le prochain tirage pour Lissy Wag ?…

— Dans cinq jours, le 6 juin.

— Espérons que ma jolie partenaire saura éviter les dangers de la route, le labyrinthe du Nebraska, la prison du Missouri, la Death