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les grottes du kentucky.

— Et quand repartons-nous ?… demanda Lissy Wag.

— Demain matin…

— Sitôt, Jovita, alors que quelques heures suffisent pour arriver au terme de notre voyage… Nous avons le temps…

— Jamais le temps, lorsqu’il s’agit de Mammoth Caves ! répondit Jovita Foley. Dors bien, ma chérie… Je te réveillerai… »

Et qu’on ne soit pas surpris, si, le lendemain, 30, le train emportait ces deux demoiselles dans la direction du sud, — un parcours de cent cinquante milles environ jusqu’aux célèbres grottes, à travers un pays peu accidenté, hérissé de forêts profondes, entre lesquelles apparaissent des champs de céréales et surtout des plantations de tabac.

Au delà de la petite ville de Maufort, la seule que dessert la voie ferrée dans cette partie de la province, se développe la délicieuse vallée de Green River. Cet affluent de l’Ohio promène ses eaux limpides sous une tapisserie de plantes aquatiques, des nelumbos verts, des pontederias aux fleurs jaunes et bleues, — couleurs qui rappelaient celles de Hermann Titbury, d’Harris T. Kymbale, et aussi celles de Lissy Wag.

Avant midi, les deux amies descendirent à Mammoth Hotel, établissement de premier ordre, situé presque à l’entrée des grottes, au milieu d’un site enchanteur.

Malgré la curiosité qui la dévorait, Jovita Foley dut remettre au lendemain la visite des Mammoth Caves, tous les guides étant partis à cette heure. Mais elle pourrait occuper ses loisirs en se promenant aux alentours, en cheminant le long de cette vallée charmante, en remontant les rives ombreuses du rio qui, par mille cascades, va se jeter dans la Green River.

L’hôtel est remarquablement approprié pour le bien-être des touristes qui y affluent. Il est composé de plusieurs chalets, affectés aux différents services et confortablement installés. Une chambre, dont la fenêtre s’ouvrait sur la vallée, fut mise à la disposition des voyageuses, lesquelles, — ce qui n’était pas pour déplaire à l’une d’elles,