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le testament d’un excentrique

revenant du Post Office, mais que, probablement, elles repartiraient le jour même.

Puis, se tournant vers Lissy Wag :

« Est-ce que tu n’as pas faim ?…

— Je déjeunerais volontiers, Jovita.

— Eh bien, déjeunons, et ensuite nous ferons une promenade…

— Mais tu sais qu’à midi…

— Si je le sais, ma chérie ! »

Elles s’attablèrent dans le dining-room et ne restèrent pas plus d’une demi-heure à table.

Comme elles n’avaient pas encore donné leur nom, se réservant de le faire en revenant du bureau de poste, Milwaukee ne put se douter que la cinquième partenaire du match Hypperbone se trouvait dans ses murs.

Bref, à midi moins le quart, les deux voyageuses entraient au Post Office, et Jovita Foley demandait à l’employé s’il était arrivé une dépêche pour miss Lissy Wag.

À ce nom, l’employé releva la tête, et ses yeux exprimèrent une vive satisfaction.

« Miss Lissy Wag ?… dit-il.

— Oui… de Chicago… répondit Jovita Foley.

— La dépêche vous attend, ajouta l’employé en remettant le télégramme à sa destinataire.

— Donne… donne !… dit Jovita Foley. Tu serais trop longtemps à l’ouvrir… et j’aurais une attaque de nerfs ! »

De ses doigts qui tremblaient d’impatience, elle brisa l’enveloppe, et lut ces mots :

« Lissy Wag, Post Office, Milwaukee, Wisconsin.

« Douze par six et six, trente-huitième case, État Kentucky. Mammouth-Caves.

« Tornbrock. »