« Ne vous dérangez pas, mademoiselle, dit-il… Vous excuserez mon importunité… mais je désirais vous voir… oh ! rien qu’un instant… »
Cependant il dut accepter le siège que Jovita Foley venait d’avancer près de lui.
« Un instant… rien qu’un instant !… répéta-t-il. Ainsi que je l’ai dit, mon intention est d’engager sur vous une somme importante, car je crois à votre succès final et je voulais m’assurer que votre état de santé…
— Je suis tout à fait rétablie, monsieur, répondit Lissy Wag, et je vous remercie de la confiance que vous me témoignez… Mais vraiment… mes chances…
— Affaire de pressentiment, mademoiselle, répondit M. Weldon d’un ton décidé.
— Oui… de pressentiment… ajouta Jovita Foley.
— Cela ne se discute pas… affirma l’honorable gentleman.
— Et ce que vous pensez de mon amie Wag, s’écria Jovita Foley, je le pense aussi !… Je suis sûre qu’elle gagnera…
— J’en suis non moins sûr… du moment que rien ne s’oppose à son départ… déclara M. Weldon.
— Demain, affirma Jovita Foley, nous serons toutes les deux à la gare, et le train nous déposera avant midi à Milwaukee…
— Où vous pourrez, d’ailleurs, vous reposer quelques jours, si cela est nécessaire… fit observer M. Weldon.
— Oh ! non point… répliqua Jovita Foley.
— Et pourquoi ?…
— Parce qu’il ne faut pas que nous soyons encore là le jour où monsieur X K Z y arriverait… sinon nous serions obligées de recommencer la partie…
— C’est juste.
— Mais où nous enverra… le second coup… dit Lissy Wag, c’est ce qui m’inquiète…
— Eh ! qu’importe, ma chérie ! s’écria Jovita Foley, en s’élançant comme s’il lui eût poussé des ailes.